D’ascendance à la fois bas-rhinoise et haut-rhinoise, Germain Muller est né à
Strasbourg en1923. Incorporé de force dans l’armée allemande comme de
nombreux alsaciens-mosellans, il désertera pour ne pas aller se battre sur le
front russe pour les nazis. Réfugié dans un camp en Suisse, il ne reviendra à
Strasbourg qu’après la Libération. C’est en 1946 qu’il fonde le Barabli, un
cabaret satirique bilingue. Le succès de ce cabaret satirique durant plus de 40
années prend appui sur cette formidable autodérision alsacienne entre France
et Allemagne. Le Barabli possédait une fonction thérapeutique de
réconciliation des alsaciens entre eux et avec leurs voisins.

Il est également l’auteur de
Enfin, redde m'r nimm devun, La pièce majeure du répertoire alsacien retraçant L'histoire de la famille Meyer, c'est un peu l'histoire de tous les Alsaciens pendant la seconde guerre mondiale
  D'Letschte, la plus célèbre chanson du Barabli,  qui est un   plaidoyer fort pour le dialecte et le bilinguisme. 
  Le corridor,  texte puissant, métaphore de l’Alsace ballottée entre deux pays , comparée au couloir de Dantzig et désormais aussi par l’actualité récente, au Donbass et ailleurs.

Durant 30 années, adjoint en charge de la culture de Strasbourg , Germain était l’instigateur du TNS, le fondateur de l’Opéra du Rhin, actif aussi pour la création du Maillon et la construction du Palais de la musique et des congrès. C’est aussi à lui que l’on doit la création des Percussions de Strasbourg, des écoles de musique de la ville et d’un grand nombre de projets culturels.
Il est le fondateur de l’institut des Arts et Traditions Populaires d’Alsace avec la complicité d'André Bord, ancien Ministre, et de Gustave Stoskopf.